Ce mois-ci sur les étagères...

Surtout ne rien décider

Manuel de survie en milieu politique

"Prix de l'impertinence 2013... et peut-être encore en 2014"

Un petit ouvrage bien ciselé par Pierre CONESA, qui nous affirme "En politique le ridicule ne tue pas,

seule la réforme est létale".

On ne présente par Pierre CONESA, tout le monde le connait, même France Culture.

Si France-Cu le reçoit, c'est qu'il est bien considéré, me direz-vous. Et bien pas du tout.

Il n'est pas du tout dans la "ligne du parti". Quel que soit le parti, d'ailleurs, sauf peut-être "le parti d'en rire".

Sa conférence de présentation, déjà mise en ligne ici donne le ton de tout son ouvrage.

Derrière le sourire quasi permanent des lecteurs et des auditeurs, quelques vérités vertement bien senties.

La lecture attentive de l'ouvrage ne dément pas les premières impressions, mais il faut nuancer.

D'abord, peut-on croire qu'on ait nommé un jour un chef d'état-major des armées sans expérience opérationnelle ?

C'est écrit page 71, et l'auteur a travaillé assez longuement au Ministère de la Défense, mais tout de même...

Est-ce bien raisonnable ? Un doute m'assaille. En même temps, des noms viennent à l'esprit.

Jean-Michel BOUCHERON aurait-il pris la fuite pour rejoindre Jacques MEDECIN (voir page 75) en Amérique latine ?

Une question intéressante pour le lectorat Niçois.

Il faut dire que tout n'est pas rigoureusement exact dans cet ouvrage au demeurant tonique et plaisant à lire.

En particulier, l'auteur semble avoir un parti-pris contre la Corse et les Corses, qui - personnellement - m'ennuie.

Passons sur la place de l'Université de Corte dans le classement de Shangaï (page 75 aussi). On s'en remettra.

Le lecteur (corsophile ou corsophone) averti relèvera tout de même une erreur assez monstrueuse page 64.

Regardez bien, c'est dans les notes en bas de page.

Avec autant de finesse, et moins de pertinence (normal, pour un ouvrage impertinent) qu'un Ministre de l'Intérieur

Monsieur CONESA nous donne le nom de l'assassin du Préfet ERIGNAC. Il pouvait s'abstenir.

A moins que ce ne soit un test pour vérifier ceux qui ont réellement lu son livre. Auquel cas OK. C'est parfait.

Sinon, je crois pouvoir écrire qu'il y a erreur sur la personne. Erreur si grosse qu'elle dépasse même la diffamation.

Alain, que j'ai rencontré à quelques reprises (je ne donne que le prénom pour ne pas en rajouter), n'est pas un saint.

Certes, mais à ma connaisance il n'est pas l'assassin du Préfet ERIGNAC non plus.

D'autant plus que, sauf erreur de ma part, il était quelque part en Amérique du Sud à cette époque.

Il y aurait donc trois assassins : un qui dit qu'il est l'assassin et qui est en prison, un qui dit qu'il n'est pas l'assassin,

mais qui a été condamné comme tel et qui est en prison aussi, et Alain, qui n'a pas été poursuivi sur ce point.

Bien sûr, toute personne apparentée à des Corses avec un nom finissant en i a pu être inquiétée à l'époque

(Ceux avec un nom en i uniquement, le y ne posait pas problème, même en ayant une ex-femme d'origine Corse...)

mais ces temps-là - où l'on mettait  le feu de nuit à des établissements touristiques en bord de mer - sont révolus.

Sachant à quel point certains sont attachés à ce qu'on ne leur attribue pas des forfaits inutilement, il serait bon

qu'une rectification ou une clarification soit apportée à ce sujet le plus vite possible.

A ce bémol près, excellent ouvrage que je vous recommande chaudement et dont la lecture m'a fort intéressé.

(  ) Je n'ai aucun lien de parenté ou autre avec Alain. Je l'ai rencontré jusqu'en 1995 dans un cadre universitaire,

pour mon mémoire de DESS puis pour ma thèse de Doctorat en Droit. Il dirigeait à l'époque un parti politique public.

Il a été jugé et condamné pour d'autres infractions pénales, dont il s'est acquitté depuis. Il est même rentré en France

pour payer ce qu'il devait. Jamais son nom n'a été évoqué de façon crédible dans l'affaire ERIGNAC.

Je penche donc clairement soit pour une bourde de Pierre CONESA (après tout, ça peut arriver), soit pour un test,

mais validé par son éditeur (la relecture des manuscrits avant publication, ça existe...). Reste le cas ou plus personne à

Paris ne se souvienne des accusés dans l'affaire ERIGNAC. Ce ne serait - hélas - pas surprenant non plus.

Le livre vaut 12 Euros (en novembre 2014). La version numérique coûte 8 Euros.

Je conseille ceci dit l'achat en librairie, pour garder en vie notre commerce de proximité.

 Le temps que vous passerez dans un lieu de culture vivante, vaut plus et mieux que celui que vous perdrez dans la queue

au guichet de la Poste pour récupérer votre colis, ou une course en ville au coup de sifflet de votre téléphone portable,

pour arriver chez vous à temps à cause d'un livreur trop pressé de repartir...Pensez-y, avant de cliquer.

Toujours bons à lire  

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