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Ce mois-ci (juin 2015) sur les étagères...

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par Eric CIOTTI

Les éditions du moment, avril 2015


Monsieur Éric CIOTTI a écrit un livre. Lui aussi… « Encore lui » direz-vous peut-être.

Cet homme est un ancien directeur de cabinet.

Un homme qui connait les dossiers, qui connait aussi les estrades et les plateaux sous les projecteurs du succès ; Mais qui a connu les couloirs, l’ombre, et l’humilité.


C’est un homme qui a un passé discret, un présent sérieux, et un avenir.

C’est ce dernier point qui fâche, et comme presque toujours en France on s’empresse de critiquer puis de démolir en embuscade ceux qui ont un avenir, des idées, ou un projet. Un de nos sports nationaux c’est la mise en boite : A droite, droite. Ou à gauche, gauche. Une fois que c’est fait – non sans mal pour les centristes et tous ceux qui refusent d’être mis dans l’extrême (boite) – on passe aux étiquettes. On ne la colle pas sur la boite, l’étiquette, on la colle généralement sur le dos. Ainsi l’intéressé la voit moins que tous ceux qui le suivent.


Pour Éric CIOTTI, il est membre d’un parti dit « de droite », et l’étiquette que l’intelligentsia politique a collé sur son dos c’est « Sécurité ». « Monsieur Sécurité », car c’est un homme.

Il ne la porte pas trop mal, même s’il est absurde de penser que cet homme pourrait diriger un département Français en faisant référence exclusivement à ce seul domaine de compétence. Disons qu’il vit avec, et que devant tous les manques qu’un homme politique peut observer à ce sujet de nos jours, il l’utilise de  façon plutôt convaincante.


C’est un homme que je connais de loin, mais dont j’apprécie le parcours.

Je préfère le voir en montagne, dans les montagnes, dans les vallées, dans LA vallée. La vallée ne lui appartient pas, mais lui appartient à sa vallée. C’est là où quand on reste au fond de la salle on entend des vrais commentaires sur l’homme et sur son action. Sur des pensées profondes que les médias peinent à apprendre mais que l’épicière ou le boulanger connaissent bien. On le comprend mieux là-haut que dans la plaine du Var, aux portes de Nice.

Pour apprécier la force d’un fleuve on peut se baser sur son estuaire. Pour en comprendre le parcours il faut remonter à la source. Les montagnards et les paysans sont difficiles à tromper. Ils vont encore à la chasse et à la pêche, et pas à celle des voix. Leur chasse et leur pêche  enseigne la patience, l’observation, l’écoute. Des qualités bien plus utiles que le Wi-Fi  à haut débit en montagne pour comprendre cet homme politique-là.  Abraham LINCOLN disait fort justement : "On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps." Et il avait même ajouté « un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil ». Deux principes qui expliquent que les succès remportés devant un rude électorat ne soient pas simplement des effets de mode ou de communication, mais bien le fruit d’un choix réfléchi, avec la légitimité que ces résultats confèrent à celui qui en est déclaré digne.


Arrivé là, j’ai pratiquement une page entière assez élogieuse sur l’auteur et juste une ligne (la première) sur le livre qu’il a écrit. Car il l’a écrit. Si je vous cite LINCOLN c’est en passant pour faire comprendre  qu’ayant autrefois rédigé les écrits des autres, il sait s’occuper des siens.

Vous pourriez penser que je suis un inconditionnel de ce brave homme.

Grave erreur.


Il faut que je vous dise que je ne partage pas la totalité des opinions qu’il exprime. Cela ne dévalue pas son travail d’écriture, que de dire–Dieu merci – que nous avons encore le droit de ne pas être d’accord sur tout, dans ce beau pays de France.


Il a écrit le livre. Moi je l’ai lu. Pour critiquer réellement, c’est essentiel.

Et je reconnais l’avoir acheté en version électronique.  Et je le regrette. Je parle là de l’achat au format informatique. J’ai cru gagner du temps alors que j’en perdrai plutôt. Je crois bien que je rachèterai en plus une version papier. Il y a dans les livres et la lecture quand on souhaite réellement comprendre une œuvre, une empathie permise par l’objet en papier que je ne retrouve pas sur une tablette électronique ou un écran d’ordinateur. Achetez-le en papier, chez un vrai libraire.

Voilà que je suis déjà en train de vous inciter l’achat alors qu’au fond et sur le fond je ne vous en ai pratiquement rien dit… Parlons-en, de cet ouvrage « d’autorité » !


Le titre, déjà, donne le ton.

En revanche, croire que tout le livre (153 pages) se résume à un plaidoyer pour une politique dite autoritaire est une erreur totale.

C’est d’abord le constat d’un déclin qui est vu non plus sous l’angle d’un dogme comme on le fait trop souvent, mais sous l’angle d’une pratique. C’est l’état des lieux d’une permissivité sélective qui est fait. Car suivant votre orientation personnelle vos droits seront plus étendus que vos devoirs. Cette perception d’une idéologie dominante (qui découle de « l’école de Francfort » assez largement) depuis 1968, l’auteur est un des rares, trop rares, hommes politiques à la dénoncer clairement. Reprenant le vieux slogan « il est interdit d’interdire » il en brosse un tableau aussi triste que dénué de concessions. Car cet ouvrage est engagé politiquement, il ne faut surtout pas le nier. Engagé à droite, contre socialisme et socialistes, comme il est engagé contre ce qui se trouve plus à sa droite.


Le fil des pages est un bloc-notes intéressant – en dépit de l’a priori idéologique – sur ces dernières années. Ce n’est pas (comme je l’ai cru un instant) un nouvel ouvrage sur le coin d’une table pour profiter de la vague « 11 janvier » des trois derniers mois. Il y a un recul, une vraie profondeur.


J’ai indiqué que je ne partageais pas tout ce qui était écrit. Ce n’est pas évident à voir après tant d’approbation, mais je reste bien plus nuancé sur la notion dite « d’état de guerre » (page 16) tout comme je ne suis pas convaincu de la dangerosité des « Djihadistes ».

Conscient que la France presque entière est formatée sur ce sujet par une presse « à sensations » je ne ferai pas à l’auteur le reproche d’y croire. Il a de bons conseils, et il fera bien le point par lui-même ; mais il me semble clair que l’avis de M. CIOTTI est un bon indicateur de l’inquiétude que les conseilleurs et les médias ont réussi à imposer aux politiciens.


Le décalage est énorme entre les assassins de début janvier (qui ne sont à mes yeux les combattants de rien, mais juste des criminels fanatisés) et de vrais combattants.

Rétablissons la réalité et revoyons sereinement la balance des potentiels au lieu de verser des larmes de crocodile sur Palmyre en serrant les mains de ceux qui par derrière financent la prise de la ville.

Monsieur CIOTTI n’est pas de ceux qui pleurent, ou qui font des courbettes aux potentats du jour. C’est déjà ça de bien. Mais ses écrits montrent que la surévaluation de la menace l’a atteint, comme la plupart de la classe politique française. Sans excès, sans exagération, mais « par précaution » (peut-on le lui reprocher ? je ne crois pas) il suit cette voie majoritaire dans l’opinion qui bloque en France métropolitaine pas loin de 10.000 combattants, en mémoire de trois assassins et de peut-être quelques-uns de plus.

L’opinion doit savoir que le feu tue, et que même sans parler de guerre tout combat implique des morts et des blessés. Du sang et des larmes. Il y a là un long chemin à faire, et ce livre permet tout de même d’en faire une bonne partie en reconnaissant dès la page 39 « cette déperdition d’autorité » : « En renouant, obstinément, avec des repères, des règles intangibles, des principes, des références. » Propos qui nous changent agréablement de certains discours présidentiels lénifiants.


Je ne vais pas vous lire le livre, que j’ai trouvé intéressant par l’ampleur du champ et la cohérence du propos. Il faut tout de même qu’il vous en reste à lire…

Ajoutons qu’il est bien écrit, et comme j’ai eu le même professeur de Français dans le même Lycée il y a quelques années, je sais que ce n’est pas dû aux correcteurs appointés par l’éditeur.


Parce qu’il est marqué de convictions politiques fortes, parce que son auteur a le courage de les assumer clairement, cet ouvrage déplaira à bien des gens, et en particulier à une grande masse inerte qui comme d’habitude voudrait « la cage sans les oiseaux » ou « l’omelette sans casser les œufs ». Monsieur CIOTTI met les oiseaux fantaisistes en cage, et il leur casse les œufs sans états d’âme.

Il parle d’effort, il parle de retourner à « l’apprentissage des fondamentaux pour tous » (page 145) mais il parle aussi dans ce cadre de mesures d’avenir, de « libérer les initiatives ». Sa conclusion donne l’image d’un homme engagé (pas à gauche, on l’aura compris) mais plus tourné vers l’avenir que vers le passé, en dépit des apparences et de la facilité des étiquettes.


Nous nous sommes vus la semaine dernière. Il s’intéresse à la critique.

Sans doute parce que son travail dans cet ouvrage en est une féroce, sur près de 50 ans en arrière.

Son livre mérite votre attention, que vous soyez dans ses partisans ou ses adversaires.

Mais par pitié, si vous l’achetez, achetez-le en version papier !

Bonne lecture.


On peut le trouver là: en ligne. C'est le site Internet de l'auteur. Du producteur... au consommateur, pour ainsi dire.

A Nice dans la Librairie Jean JAURES www.librairiejeanjaures.com , 2 rue centrale, 06300 Nice, par exemple et entre autres.

De préférence, prenez le temps d’aller chez votre libraire.


Je conseille toujours l'achat en librairie, pour garder en vie notre commerce de proximité.

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